Thursday, September 1, 2011

On the Persistence of a 'Baptism of the Dead' into the Tenth Century

Baptême des morts, baptême des mourants C'est pourquoi d'ailleurs s'était développée, depuis les temps apostoliques, une pratique jugée déviante par les autorités ecclésiastiques, à savoir le baptême des morts. Saint Paul, dans son épître aux Corinthiens, dénonçait déjà une telle habitude[1]. L'interdiction prononcée au concile de Carthage de 393[2] se maintient dans plusieurs collections canoniques carolingiennes[3]. Un texte hagiographique du début du VIII' siècle, la Vie de saint Wilfrid d'York, met encore en scène une femme qui, pendant la tournée de confirmation de l'évêque, cache parmi les autres enfants "son premier-né, mort alors qu'il était encore au sien"[4] afin qu'il reçoive la confirmation, à défaut du sacrement salvateur.

Que le baptême des morts pose un problème sur le plan théologique, il n'en faut point douter. Au VI' siècle, Fulgence, évêque de Ruspe, y avait d'ailleurs consacré une lettre entière, rappelant de manière très claire que "même si, de son vivant, il avait la volonté et la piété du fidèle, celui qui est mort sans baptême ne peut pourtant pas être baptisé par le sacrement, parce que son âme, à qui revenait la volonté et la piété du fidèle, est partie de son corps."[5] Pour lutter contre le baptême des morts, dont l'historien ne peut malheureusement pas mesurer la pratique réelle, l'autorité ecclésiastique doit encourager et favoriser le baptême du mourant. Le droit canon conserve longtemps l'obligation de baptiser tout homme en danger de mort qui le demanderait. Les collections canoniques carolingiennes transcrivent les décisions pontificales de Léon le Grand ou de Sylvestre concernant le sujet[6]. Plus significatives encore, les décisions conciliaires carolingiennes se multiplient. Dès 755, en plein cœur du royaume franc, les participants au concile de Ver s'inquiètent du lieu de baptême, à savoir le publicum bap- tisterium, qui ne doit trouver place dans les paroisses que sous l'ordre et la responsabilité de l'évêque. Le système paroissial étant alors en cours de structuration, l'evêque tient à garder le contrôle des baptêmes. Mais le privilège épiscopal disparaît devant l'urgence du salut de l'âme en cas de danger de mort: les prêtres ont également le droit de baptiser n'importe quel mourant aux lieux et moments imposés par l'urgence[7].

L'année suivante, le concile de Verberie va jusqu'à admettre un prêtre dégradé pour l'administrer[8]. Les laïcs eux-mêmes sont parfois autorisés à baptiser en cas de péril grave. Ainsi, le pénitentiel attribué à Bède, du VIII' siècle, rappelle que « tous les fidèles ont le droit, et même le devoir, de sauver du démon, par le baptême, les mourants non baptisés qu'ils peuvent rencontrer[9]». Si elle est acceptée, voire encouragée par quelques pénitentiels et des compilations canoniques postérieures, la pratique du baptême par les laïcs n'est cependant pas clairement préconisée par les théologiens carolingiens. En revanche, les évêques réunis au concile du Danube de 796 remettent en cause le respect de la date de la nuit de Pâques pour l'octroi du baptême, pourtant riche du symbole de la résurrection du Christ et héritière d'une longue tradition, s'il y a danger de mort. Cette décision, qui intervient dans un contexte particulier d'évangélisation aux marges de la Chrétienté, montre en outre le double caractère du baptême : condition du salut, il est également porte d'entrée et symbole de l'intégration dans la société chrétienne." [Cécile Treffort, L'Église carolingienne et la mort: christianisme, rites funéraires p 39, 40]

Baptism of the dead, baptism of the dying

Therefore also had developed since apostolic times, a practice deemed deviant by the ecclesiastical authorities, namely the baptism of the dead. Saint Paul in his Epistle to the Corinthians, had already denounced such a practice [1]. The prohibition in the Council of Carthage in 393 [2] is maintained in several collections Carolingian canonical [3]. Hagiographic text from the early eighth century, the Life of St. Wilfrid of York, is still on the scene a woman who, during the tour confirmation of the bishop, hide among the other children, "his first-born, died while he was still in his "[4] so that it receives confirmation in the absence of the sacrament salvation.

The baptism of the dead is a problem on the theological level, there can be no doubt. In the sixth century, Fulgence, Bishop of Ruspe, there was also devoted a whole letter, noting very clearly that "even if during his lifetime, he had the will and the piety of the faithful, who died without Baptism can not, however, be baptized in the sacrament, because his soul, returning to the will and the piety of the faithful, is part of his body. "[5] To fight against the baptism of the dead, including historian unfortunately can not measure actual practice, the ecclesiastical authority must encourage and promote the baptism of dying. Canon law retains the requirement for a long time to name every person in danger who ask. The Carolingian canonical collections of papal decisions transcribe Leo the Great or Sylvester on the subject [6]. More significant still, the conciliar decisions Carolingian multiply. From 755 in the heart of the Frankish kingdom, the participants at the Council of Ver concerned the place of baptism, namely publicum tisterium-bap, which should find a place in the parishes in that order and the responsibility of the Bishop. The parish system is being structured so the Bishop wants to keep control of baptisms. Episcopal privilege but disappears before the urgency of the salvation of the soul in times of danger of death, the priests have the right to name any dying places and moments imposed by the urgency [7].

The following year, the Council of Verberie will admit to a priest to administer degraded [8]. Lay people themselves are sometimes allowed to baptize in case of serious danger. Thus, the penitential attributed to Bede, the eighth century, said that "all the faithful have the right, indeed duty, to save the devil, through baptism, dying unbaptized they may face" [9] . If accepted, even encouraged by some penitential and canonical compilations later, the practice of baptism by the laity is not clearly advocated by the Carolingian theologians. However, the bishops assembled at the Council of 796 Danube challenge the respect of the date of Easter night for the granting of baptism, yet rich symbol of the resurrection of Christ and heir to a long tradition, s 'there is danger of death. This decision, which is involved in a particular context of evangelization on the fringes of Christianity, also shows the double character of baptism condition of salvation, it is also a gateway and a symbol of integration in Christian society


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Stephan Huller's Observations by Stephan Huller
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