Friday, May 24, 2013
Clement, the Lost Manuscript, the Monastery ... in Egypt
Il est six heures et demie du soir, écrivait-il, du soir, écrivait-il, à peine ai-je resté un quart d'heure pour diaer et depuis 6 heures du matin je ne suis pas sorti de la bibliothèque [du couvent]. Ainsi j'ai cherché, recherché, secoué de vieux papiers pendant huit bonnes heures ... Après avoir déplié plusieurs rouleaux et feuilleté plusieurs manuscrits peu importants, Adanson, mon drogman, en remarqua un que j'ai jugé très précieux. Ce sont les Hypotyposes de Clément d'Alexandrie écrites en lettres capitales dans le VIIe siècle avec des notes à la marge d'un autre caractère. Ce Clément d'Alexandrie vécut dans le second siècle de l'Eglise et fut catéchiste et prêtre d'Alexandrie. Il écrivit plusieurs ouvrages, quelques -uns se sont conservés, mais celui qu'on nomme les hypotyposes était perda. On nomme hypotyposes les descriptions d'objets quelconques faites avec tant de chaleur, peintes avec une si vive énergie qu'il semble au lecteur que les scènes qu'on lui trace se passent sous ses yeux au moment qu'il en lit le récit. ... Elles sont rassemblées dans un grand volume in-folio de parchemin couvert en bois et garni de plaques de bronze ; il contient 208 feuillets
Nous retrouvâmes un Polybe du IIIe siècle, mais il n'était point entier et vous savez que cet auteur célèbre ami de Scipion et de Laelius écrivit la guerre de Carthage jusques à la fin de celle de Macédoine. Le vertueux Brutus qui assassina César l'aimait et l'admirait ... Mais une découverte infiniment précieuse est un Diodore de Sicile entier que nous trouvâmes, écrit dans le milieu du IIIe siècle. Cetécrivain vivait du temps d'Auguste. Il écrivit après avoir beaucoup voyagé, ce qui le distingue de nos savants modernes. Son histoire universelle était contenu dans 40 livres. L'illustre Pline disait qu'il était le premier qui n'eût pas de bagatelles. Il ne nous restait que XV de ces livres, mais Saint-Macaire en possède une copia entière, au moins je le crois ; ne sachant pas le grec, je n'ai pu que compter les livres avec [mon drogman] qui l'entend parfaitement. Nous trouvâmes un Heraclius de VIIIe siecle et un Pausanias du VIIe assez beau.
Voilà quels ont été nos succès et la découverte du seul Diodore récompenserait les fatigues d'un long voyage. J'ai proposé aux moines deux cents sequins pour ce livre. Le chef m'a refusé en me disant que leur loi prohibait de rien vendre de ce qui était dans leur maison, que sa conscience lui permettait encore moins de se défaire de ces livres, qu'il savait que nous autres Francs étions adonnés à la magie, que ces livres étaient les vraies grammaires de cet art diabolique, qu'il aimerait mieux embraser la bibliothèque entière que de céder à mes désirs; il ne se démentit jamais de cette résolution, enfin il me pria à genoux de sortir de la bibliothèque en me disant qu'il était cruel de l'affliger, lui qui nous avait reçu le mieux qu'il avait pu, que je cédai à l'instant. [...] D'autres, je le sçais, auraient dérobé cet ouvrage, et je conviens que rien ne nous eut été plus facile, mais les tours d'un vil escroc ne peuvent me convenir. Les hommes de lettres se permettent en ce genre des bassesses indignes et je ne se permettent en ce genre des bassesses indignes et je ne manquerais pas de défenseurs et de panégiristes si je m'étais permis de ravir l'ouvrage que j'ai tant convoité, mais le cri de ma conscience me punirait cruellement de ce lâche abus de l'hospitalité.
Nous retrouvâmes un Polybe du IIIe siècle, mais il n'était point entier et vous savez que cet auteur célèbre ami de Scipion et de Laelius écrivit la guerre de Carthage jusques à la fin de celle de Macédoine. Le vertueux Brutus qui assassina César l'aimait et l'admirait ... Mais une découverte infiniment précieuse est un Diodore de Sicile entier que nous trouvâmes, écrit dans le milieu du IIIe siècle. Cetécrivain vivait du temps d'Auguste. Il écrivit après avoir beaucoup voyagé, ce qui le distingue de nos savants modernes. Son histoire universelle était contenu dans 40 livres. L'illustre Pline disait qu'il était le premier qui n'eût pas de bagatelles. Il ne nous restait que XV de ces livres, mais Saint-Macaire en possède une copia entière, au moins je le crois ; ne sachant pas le grec, je n'ai pu que compter les livres avec [mon drogman] qui l'entend parfaitement. Nous trouvâmes un Heraclius de VIIIe siecle et un Pausanias du VIIe assez beau.
Voilà quels ont été nos succès et la découverte du seul Diodore récompenserait les fatigues d'un long voyage. J'ai proposé aux moines deux cents sequins pour ce livre. Le chef m'a refusé en me disant que leur loi prohibait de rien vendre de ce qui était dans leur maison, que sa conscience lui permettait encore moins de se défaire de ces livres, qu'il savait que nous autres Francs étions adonnés à la magie, que ces livres étaient les vraies grammaires de cet art diabolique, qu'il aimerait mieux embraser la bibliothèque entière que de céder à mes désirs; il ne se démentit jamais de cette résolution, enfin il me pria à genoux de sortir de la bibliothèque en me disant qu'il était cruel de l'affliger, lui qui nous avait reçu le mieux qu'il avait pu, que je cédai à l'instant. [...] D'autres, je le sçais, auraient dérobé cet ouvrage, et je conviens que rien ne nous eut été plus facile, mais les tours d'un vil escroc ne peuvent me convenir. Les hommes de lettres se permettent en ce genre des bassesses indignes et je ne se permettent en ce genre des bassesses indignes et je ne manquerais pas de défenseurs et de panégiristes si je m'étais permis de ravir l'ouvrage que j'ai tant convoité, mais le cri de ma conscience me punirait cruellement de ce lâche abus de l'hospitalité.
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