Thursday, June 6, 2013

The Problem With the Apologists for D'Antraigues

In 1983, a colleague, Colin Duckworth, drew my attention to a private letter of the Comte d'Antraigues which he found in the municipal archives of Dijon. [Eric Osborn, Clement of Alexandria p. 5]

I can't say this enough - this claim is an out and out lie.  Duckworth certainly did not come into contact with the D'Antraigues story in Dijon.  I count at least half a dozen references to the D'Antraignes story in the nineteenth century and then by the twentieth century historians blew the case open.  It was noticed that if one compared the Mémoires sur la Turquie of Louis de Launay, comte d’Antraigues - and specifically, the parts concerning Egypt - against the Recherches à faire dans le voyage de Constantinople by Bernard de Montfaucon in particular against a form published in 1742 in the French literary magazine Mercure, there seemed to be an echo of Montfaucon in D'Antraigues writings.  As we read in this 1907 Bulletin of the Société archéologique d'Alexandrie:

L'excellente publication de M Ormont, Missions archéologiques françaises en Orient aux XVIIe et XVIIIe (Paris 1902 in-4 2 vol.) fournit sans peine une réponse à cette embarrassante question. On y trouve, en effet, reproduit (t. 1, p. 414-420) un curieux travail de Montfaucon, intitulé Mémoire pour servir d'instruction à ceux qui cherchent d'anciens monuments dans la Grèce et dans le Levant, rédigé vers 1720 et publié, sous une forme un peu différente, d'abord dans le Mercure de France de janvier 1742, p. 60-73 et ensuite dans le recueil de La Plack, Nouveau choix de pièces tirées des anciens Mercures, Paris, s.d. in-12°, t LXVIII, p. 151 166. « Dans ce mémoire je découpe les phrases suivantes dont la comparaison avec le manuscrit du Comte d'Antraigues me paraît singulièrement instructive : " Des vingt livres de Polybe, nous n'en avons que cinq entiers et des fragments de quelques autres. Un manuscrit de cet auteur, qui contiendrait, ou tout, ou une bonne partie de ce qui nous manque, seroit d'un prix inestimable. Les manuscrits de Polybe sont fort rares, et presque tous ne sont que des copies du même manuscrit imparfait. Ceux de Diodore de Sicile ne sont guères moins rares; la pluspart de ceux qu'on trouve sont modernes. Il nous manque bien des livres de cet auteur dont la découverte enrichiroit considérablement la République des lettres...". Et plus loin : "Il ne faut pas laisser échapper ceux qu'on trouvera de cet auteur (Plutarque), non plus que ceux d'Hérodien et de Zosime, d'Elian et de Polyène. Rien de plus rare que les manuscrits de Strabon et de Pausanias ; ces auteurs si ces auteurs si importans ont grand besoin d'être revus sur les manuscrits. Le premier a beaucoup de lacunes; le second est corrompu en bien des endroits.. " Enfin pour terminer, Montfaucon dit de Clément d'Alexandrie :" De ses Stromates il n'y en a qu'un manuscrit qui est à Florence; ce seroit une riche trouvaille si l'on en déterrait quelque autre. Mais celui qui trouverait ses Hypotyposes, perdues depuis longtemps et dont nous n'avons que quelques fragmens, ferait un grand présent à l'Eglise." Dans ce mémoire de Montfaucon le Comte d'Antraigues trouvait donc tout ce qu'il lui fallait pour donner un air de vraisemblance à ses inventions audacieuses : Polybe, Diodore, Hérodien, Pausanias et Clément d'Alexandrie y figurent en bonne place ; je suis même convaincu que pour décrire son manuscrit des Hypotyposes verites en lettres capitaies dans le VIIe siècle avec des notes à la marge d'un autre caractère ... Elles sont rassemblées dans un grand volume in-folio de parchemin couvert en bois et garni de plaques de bronze ; il contient 208 feuillets Nous retrouvâmes un Polybedu IIIe siècle, mais il n'était point entier... Mais une découverte infiniment précieuse, c'est un Diodore de Sicile entier que nous trouvâmes écrit dans le milieu du même siècle... Il ne nous restait que quinze de ces livres, mais St. Macaire en possède une copie entière, au moins je leinfiniment au moins je le crois ne sachant pas le grec, je n'ai pu que compter les livres avec Adanson qui l'entend parfaitement ; l'écriture en est assez belle et les premiers feuillets de chaque livre sont en lettres onciales. Nous trouvâmes un Hérodien du VIIIe siècle et un Pausanias du VIIe assez beau. Voilà quels ont été nos succès et la découverte du seul Diodore récompenserait les fatigues d'un long voyage. . J'ai proposé aux moines deux cents sequins pour ce livre. Le chef m'a refusé en me disant que leur loi prohibait de rien vendre de ce qui était dans leur maison, que sa conscience lui permettait encore moins de se défaire de ces livres, qu'il savait que nous autres Francs étions adonnés à la magie, que ces livres étaient les vraies grammaires de cet art diabolique, qu'il aimerait mieux embraser la bibliothèque entière que de céder à mes désirs... ».

This claim is repeated over and over and over again in French studies in the twentieth century.  I count at least ten or twelve references.  A very small sample here:

Il raconte ce qu'il a vu, et quand il n'a pas vu, il reproduit fidèlement ce qu'on lui a dit, par exemple sur les cérémonies de la Mecque au moment du pèlerinage, sur l'Ethiopie ou sur les couvents coptes du désert de Saint-Macaire 1956 contrairement à toute vraisemblance après les recherches du Père Sicard, il prétend y avoir découvert, sans pouvoir les arracher, à prix d'or, à l'entêtement de leurs possesseurs, de rarissimes manuscrits : un Diodore de Sicile en entier, un Polybe du IIIe siècle, surtout les Hypotyposes perdues de saint Clément d'Alexandrie. Pure invention du jeune voyageur qui, selon son aveu Clément d'Alexandrie ne sait pas le grec et est bien incapable de déchiffrer de tels manuscrits, et curieuse façon, à vrai dire, d'impressionner l'élue de ses pensées ! Giacomo Lombroso a fait justice, dans une lettre à E. Breccia, de cette assertion (", et mieux vaut retourner, avec d'Entraigues, au Caire, dans la « contrée», où il est l'hôte de Magallon qui n'était pas encore, à cette date, consul de France, à cette date, consul de France, mais qui, par sa souplesse et sa complaisance, s'était acquis les bonnes grâces des deux beys Mourad et Ibrahim. Par lui, il apprit bien des anecdotes curieuses sur les Mamlouks et grâce à sa femme, force détails aussi sur la vie intime des harems qu'il s'empressa de retenir pour l'édification de la princesse Ghika. Afin de faire plaisir à son ami le duc de Chaulnes (1741-1793), amateur éclairé qui avait fait de la chimie avec Lavoisier et se piquait de déchiffrer les hiéroglyphes, mais dont les efforts scientifiques lui semblaient un peu vains, il s'astreignit pourtant à refaire, deux ans après lui, l'excursion de la « plaine des momies» et à rechercher la nécropole des ibis sacrés que celui-ci lui avait signalée sous le que celui-ci lui avait signalée sous le nom de « trou des oiseaux». Mais par suite de la méfiance hostile des soldats turcs qui l'accompagnaient, il dut renoncer à explorer la sépulture. Enfin il partit pour Suez, grimpa au Sinaï et en revint fatigué et mécontent. [Jean Marie Carré, Voyageurs et écrivains français en Égypte - Volume 1, 1956, Page 107]
Entraigues prétend avoir découvert dans l'un des couvents des manuscrits rarissimes qu'il ne parvint d'ailleurs pas à arracher aux religieux : un Diodore de Sicile, complet; un Polybe du IIIe siècle, et surtout les Hypotyposes de St. Clément d'Alexandrie. [Oleg V. Volkoff À la recherche de manuscrits en Égypte, 1970, p. 132]

It is impossible to believe Osborn's repeated claim - at least three different published references - that Duckworth 'stumbled' upon the reference in Dijon.  Duckworth himself does not claim this in his own book on D'Antraigues because the claim would strike any French historian as absolutely absurd.  He could not have been ignorant of the story - it is utterly absurd.

So Osborn cultivated this story - but why?  The answer is obvious to anyone who has read the low estimation that French scholars had of D'Antraigues.  Osborn didn't want to introduce his story with all the 'baggage' it had collected in knowledgeable French circles.  Yet before we drag Duckworth into this, I have to say that from what I can see he must have come up with a defense for poor D'Antraigues.  We read in his 1986 book on the discoverer of the Hypotyposes the following:

It was from the Paleographie grecque (1708) that d'Antraigues gleaned his information about the intricacies of ancient manuscripts. Above all, d'Antraigues' preliminary work on Montfaucon enabled him to make a remarkable discovery at the monastery. In the Recherches a faire the following paragraph on Clement of Alexandria appears: "of Clement Alexandrian, the Protreptic and the Pedagogue are to be found fairly often in our libraries ...His Hypotyposeis have been lost. If one were to find some manuscript of them in the Levant, it would be a treasure" ("Clement Alexandrin Le Protreptique et le Pedagogue se trouvent assez souvent dans nos bibliotheques ... On a perdu de Clement Alexandrin ses Hypotyposes. Si on en trouvait quelque manuscrit dans le Levant, ce serait un tresor"). The Hypotyposeis (Outlines) of Clement have been, and still are, considered as lost, and are known only by fragments quoted by Eusebius, who describes them as summaries, interpretations and narratives of all canonical scripture. But what d'Antraigues saw was something quite different. (p. 164)

Again, I have to wait until my copy of the D'Antraigues Phenomenon arrives from overseas.  But there are clear lies and exaggerations not only in D'Antraigues but also in the account of his apologists. 



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Stephan Huller's Observations by Stephan Huller
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