Saturday, June 1, 2013

Our Stories Collide: Arabic Livy, the French Ambassador and the Library at Constantinople

Erpenius affirma que les Arabes en possédaient une version complète. D'autres annoncèrent qu'il exis- tait des exemplaires de cette traduction à Scio, à la Goo- lette, et même à la bibliothèque de l'Escurial : jamais il n'en a été produit la moindre parcelle. Eu 1615, le voyageur Pietro délia Valle écrivait de Constantinople qu'on y conservait un Tite-Live complet, où il ne man- quait rien du tout, intero con tutte le deche; que, plusieurs années auparavant le grand-duc de Toscane en avait offert vingt mille piastres , mais que l'inha- bileté de ses agents avait empêché celte emplette ; que, plus récemment, l'ambassadeur de France, Achille de Harlay , venait d'offrir sous main dix mille écus au gardien de ce manuscrit, s'il le voulait livrer, mais que le malheur de Tite-Live voulut encore que cet ignorant gardien ne put jamais le retrouver : Mala sorte di Tito- Lwio vuole che questo barbagianni di custode non lo rîtroi/o.Vtie autre histoire est racontée, en 1668, par Chapelain, l'auteur de la Pucelle, à Colomiès, rédacteur d'une Bibliothèque choisie : Chapelain tient du marquis de Rouvilie que l'apothicaire des religieuses de Fontevrault trouva, dans une chambre de ce monastère , une pile de volumes qu'il reconnut pour l'ouvrage de Tite-Live, et qu'il les demanda tout aussitôt à madame l'abbesse, comme vieux parchemins inutiles à la communauté , et qu'il emploierait à couvrir des pots, à envelopper des drogues. L'abbesse lui en fit présent ; mais le pharmacien qui avait besoin d'argent, les vendit à un marchand de la ville de Saumur, qui en fit des raquettes ou des battoirs pour jouer à la longue paume. Le marquis de Rouville attestait qu'il avait acheté, pour son usage, plusieurs de ces battoirs, où se lisaient encore des mots et des phrases de diverses décades. Colomiès et Bourdelot, dpus son livre de l'Utilité des voyages y parlent de certains Grecs, qui , vers 1682 , se vantèrent en France de pouvoir procurer un Tite-Live tout entier sauvé de l'incendie des livres de Constantinople , et soigneusement conservé en Grèce. Ils traitèrent avec le duc d'Aumont et avec Colbert. On leur promit soixante mille livres, même cinquante mille écus. Louis XIV devait faire imprimer à ses frais ce grand ouvrage, qu'on aurait vendu au prix le plus modéré , afin qu'aucun homme de lettres n'en restât privé ; mais on n'entendit plus parler de ces Grecs ni de leur Tite-Live. [Pierre Claude F. Daunou, Cours d'études historiques 1846 p. 121]


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Stephan Huller's Observations by Stephan Huller
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